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Insights

Les défis en recherchant la situation de l’exploitation artisanale et a petite echelle dans la Reserve Naturel d’Itombwe, au Sud-Kivu, RDC

Les défis en recherchant la situation de l’exploitation artisanale et a petite echelle dans la Reserve Naturel d’Itombwe, au Sud-Kivu, RDC

February 27, 2013, by Alain Chishugi

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Je suis convaincu que certains experts et collègues voudraient avoir un bref aperçu sur l'expérience vécu au cours de l'accomplissement des enquêtes dans la Reserve Naturelle d'Itombwe au Sud Kivu, une étude de cas réalisée en juillet 2012 par les chercheurs d'Estelle Levin Ltd avec l'appui du bureau WWF CARPO Bukavu. Il faut se souvenir que pendant le mois de juillet, les incursions des forces de M23 et d'autres groupes en armes s'escalaient—mais on élaborera sur ce sujet-là plus-tard.

Les enquêtes réalisées par notre équipe s'inscrivaient dans le cadre d'études sur l'exploitation minière artisanale (EMA) dans la Reserve Naturelle d'Itombwe (RNI) dans le but : (1) d'offrir une meilleure compréhension de l'EMA dans cette Réserve en identifiant les causes, caractéristiques et impacts; (2) d'identifier les leçons tirées d'efforts précédents au sein de la RNI et dans d'autres aires protégées et écosystèmes critiques, en vue d'aborder les défis et de tirer parti des opportunités associées aux artisans miniers ; et (3) d'identifier des opportunités d'études de cas et de programmes en soutien ou en partenariat avec des organisations congolaises, en vue d'aborder les problèmes sur le terrain.

L'EMA dans la RNI, semblablement à la plupart des sites miniers artisanaux dans l'Est de la RDC, est caractérisée par :

  • les mauvaises conditions hygiéniques et bien sûr la prolifération des maladies sexuellement transmissibles,
  • peu de protection de l'environnement dans les pratiques mis en œuvre,
  • pas assez de sûreté et sécurité pour les artisans miniers, occasionnant des victimes et des maladies liées au métier,
  • abus des droits de la femme et des enfants,
  • revenues faibles dans les ménages suite à l'absence de la notion d'épargne, le vagabondage sexuel ou l'alcoolisme.
  • la présence des groupes armés qui s'alimentent directement ou indirectement des activités minières artisanales,
  • autres activités dégradantes associées à l'EMA, entres autres, le braconnage/consommation de la viande de brousse, la coupe des bois, l'agriculture sur brulis, etc.continuel conflit d'occupation des terres entre les exploitants industriels et les exploitants miniers artisanaux,
  • faible gouvernance dans le secteur minier et environnemental, par les autorités compétentes respectives.

Les enquêtes menées dans les sites miniers au sein de la RNI se sont réalisées avec succès et mettent en exergue les conditions de travail entièrement difficiles dans lesquelles les enquêteurs ont dû accomplir le travail. Ces défis, comme explicité ci-dessous, sont liés aux aspects de l'accessibilité, de la sécurité et de l'attitude des parties-prenantes des secteurs de la conservation et de l'exploitation minière sur les acteurs du secteur d'EMA.

Aux départ, environs 22 sites miniers devaient être évalués dans la RNI au regard de l'ampleur des activités minières tel qu'observé par les équipes de terrain de WWF et d'ICCN Bukavu durant leurs diverses missions les années précédentes. Alors, les 20 jours planifiés étaient pratiquement irréalistes pour enquêter les sites miniers artisanaux prévus par contrainte de temps, de sécurité et de fonds pour réunir la logistique nécessaire au maintien de l'équipe sur terrain.

Cependant, pour aménager les itinéraires rationnellement aux moyens disponibles et le temps, 10 sites avaient étaient retenue pour les 20 jours et l'équipe s'était scindée en deux afin de mener les enquêtes dans les sites miniers identifiés assez pertinents au regard de leurs activités minières et leur localisation dans les différentes zones d'intérêt de la RNI (voyez la carte ci-dessous).

La mission proprement dites sur terrain, que ce soit pour l’équipe qui avait mené les enquêtes vers l’Ouest (la Chefferie de Basile) ou vers l’Est (la Chefferie d’Itombwe) de la Réserve, comportait un courage exceptionnel. La randonnée pour atteindre, par exemple, le premier site à enquêter avait pris une marche de trois jours complets. Après les journées de travail pour l’administration de notre questionnaire d’enquête et les observations des pratiques mis en œuvre par les exploitants miniers artisanaux, les lendemains nous reprenions les marches qui nous prenaient encore des journées entières pour atteindre les sites miniers suivants. Il nous a fallu ignorer les douleurs de fatigue et la maladie. Ce fut en effet difficile de garantir sans faille notre notion d’hygiène ou de nous maintenir à l’abri des parasites vecteurs. C’est ainsi qu’en particulier j’en étais sorti atteint de la typhoïde accompagnée du paludisme.

La situation sécuritaire s’ajoute aux conditions difficiles posées par l’enclavement de la RNI; partout et à tout moment la sécurité des personnes et des biens est précaire principalement pour les personnes non originaires de tribus locales. La valeur accordée aux produits d’exploitations minières artisanales serait à la base des constitutions intempestives des groupes en armes, pas assez structurées, mais qui exacerbent les conflits et les violences contre les populations civils.

Tel que vécue au cours de notre expédition, l’état sécuritaire était imprévisible au fur et à mesure que nous progressions dans la Reserve ; les zones rouges et la présence des hommes en armes devenaient de plus en plus fréquentes. Le long de notre parcours vers et même dans la RNI des groupes d’hommes en armes sèment terreurs, tracassent, pillent et dans certaines cas tuent les commerçants et les exploitants miniers artisanaux. Ces groupes ne sont pas des groupes politico-militaires connus, mais il s’agit des combattants Rwandais Hutu et des bandes isolées qui n’avaient pas pu réintégrés l’armée régulière.

Parmi les cas vécus, je peux relater ici celui d’un groupe des transporteurs de cassitérite que nous avions croisés juste après qu’il ait été brutalisé et pillé par les éléments des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) un jour avant notre entré dans cette zone, nous forçant de faire un détour de plusieurs heures pour éviter le danger. Les jours qui suivirent, au cours des enquêtes dans différents sites miniers, notre présence suscitait la curiosité et l’envie de nous extorquer nos provisions et autres biens de valeur. Heureusement, on avait initialement adopté la stratégie de monter une équipe composée des ressortissants bien connus et issue des familles influentes des communautés établies dans la Réserve ;je remercie en passant le bureau WWF CARPO Bukavu pour ces orientations. Faute de quoi nous risquions de nous faire attaquer, étant donné que mon équipe débusquait déjà des conspirations par certains membres des communautés; toute fois cela ne nous mettait pas à l’ abri d’éventuels attaques par d’autres groupes informés naturellement ou par complicité avec ceux-là qui échouaient de nous extorquer.

Ainsi l’environnement sécuritaire devenait incertaine dans les sites miniers que nos équipes ont visités et plus inquiétant dans le reste des zones à parcourir. Alors nous avions jugé opportun d’interrompre la marche vers d’autres sites en privilégiant les sites dans la direction sud qui offrait en même temps un chemin alternative de retour.
Nous allons sans dire que nous avons souvent observé certaines attitudes suspicieuses et sournoises dans les communautés ou alors des attentes extraordinaires sont très souvent exprimées par celles-ci. Cependant les préoccupations envers les ressources minières et la question au sujet des revenus qu’elles génèrent sont des aspects relativement sensibles et souvent mal perçus dans certains milieux. En fin de compte on remarque que la sécurité et les intérêts sont étroitement liés aux activités EMA qui s’opèrent très souvent d’une manière illicite et auxquelles certains services étatiques prennent part. Evidement dans telle position, les acteurs pendant les entrevues restent à la défensive pour justifier ou camoufler quelques réalités.

En conclusion, le travail à accomplir prochainement dans la RNI, mais aussi dans les autres aires protégées, ayant toutes des environnements géographiques très défiants, devrait tenir compte de plusieurs éventualités et réalités de terrain totalement inconnues par les bureaux distants, pour autant que le secteur de l’EMA s’avère très dynamique. Par exemple les enclavements des sites miniers cibles et la sécurité des chercheurs dans ces zones en notant que la sécurité dépend d’une personne à l’autre selon ses origines, son appartenance ou tendance politique mais surtout la difficulté de dissocier la population locale des groupes armés. <<< Bien sûr, autant d’aspects critiques resteront toujours à considérer dans tout projet dans les aires protégées de la RDC, rendant alors le travail plus complexe, élargie au-delà du cadre contractuel et difficile à planifier conséquemment.

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